Conseil économique, social et environnemental
^{Seul le prononcé fait foi}

Monsieur le Président,

Mes chers concitoyens,

L’écrivain Joseph Joubert, ami de Chateaubriand, nous a laissé cette belle maxime : « Le but de la discussion n’est pas la victoire, mais l’amélioration. » C’est tout l’esprit de la Convention citoyenne et je suis heureuse de vous retrouver aujourd’hui pour en ouvrir l’Acte II, sous l’égide du Conseil économique, social et environnemental.

Il y a un peu plus de trois ans, la représentation nationale s’est penchée sur la refondation de ce Conseil. Je peux révéler que nous sommes tous tombés d’accord sur un point : à savoir, que sa plus-value devait être de former un trait d’union entre la société civile et les institutions politiques, autrement dit de créer un dialogue constructif, débouchant sur des propositions concrètes qui améliorent notre société.

À mes yeux, il s’agissait de donner au débat public et à la participation citoyenne un espace digne de ce nom au sein de notre République. Et ma conviction, c’est que le Conseil économique, social et environnemental constituait par excellence le lieu du dialogue civique et de la démocratie participative. 

La Convention citoyenne pour le Climat a été la première pierre de l’édifice, que le législateur a voulu consolider avec la réforme du Conseil économique, social et environnemental votée en 2021. Par cette loi, nous avons fait le pari de l’innovation démocratique.

En ouvrant cette deuxième convention citoyenne, avec vous aujourd’hui, nous franchissons une nouvelle étape, une étape importante.

Car faire vivre la démocratie participative dans notre pays, c’est une formidable mission. 

Une mission passionnante, à l’image de cette expérience que vous allez être amenés à vivre au cours des prochaines semaines.

Une mission cruciale aussi, puisqu’il s’agit, à travers votre participation au débat public, d’alimenter notre démocratie.

Une mission difficile, enfin, ce qui ne la rend pas moins intéressante, bien au contraire.

Difficile parce que la réflexion collective, en général, exige un cheminement particulier. À l’Assemblée nationale, nous connaissons bien cet enjeu, celui de la délibération publique et de sa complexité, qui fait notre quotidien.

Pour croire avec certitude, il faut commencer par douter.

Votre mission apparaît d’autant plus difficile que vous abordez un sujet délicat et douloureux, la fin de vie. Un sujet qui, pour chacun de nous, relève de l’intime. Une question que l’on ne peut traiter qu’avec dignité, sérénité et surtout, humanité, dans le respect le plus absolu de l’autre et de ses opinions.

À l’heure où vous commencez vos travaux, je souhaitais vous adresser, au nom de la représentation nationale, un message de confiance.

Confiance en vous, citoyens réunis ici par tirage au sort, pour nous éclairer sur la pertinence des options envisagées, sur ce que la société civile juge à la fois souhaitable et acceptable. 

Votre avis sera une boussole, précieuse pour l’Assemblée nationale. Ainsi, nous parlementaires, élus au suffrage universel, nous nous déterminerons en toute connaissance de cause et, comme le veut la Constitution qui nous en donne la mission, c’est nous qui endosserons la responsabilité de décider, d’agir, au nom de la volonté générale. 

Démocratie participative et démocratie représentative se rejoignent ainsi. Les légitimités ne s’opposent pas et ne se confondent pas, car les travaux de l’une peuvent enrichir et inspirer ceux de l’autre : tel est le but que nous devons viser.

Dans cet esprit, chers concitoyennes, chers concitoyens, je vous souhaite de riches et fructueux échanges sur ce qui constitue un véritable choix de société : la fin de vie, les derniers soins, le droit à mourir dans la dignité.

« Chacun est responsable de tous », disait Antoine de Saint-Exupéry. En délibérant sur ce qui nous rattache à la vie, vous portez aussi haut que possible votre engagement de citoyens. Au nom de l’Assemblée nationale, je vous en félicite. Vous êtes la première commission de France !

Je vous remercie.