Belle-Île-en-Mer
^{Seul le prononcé fait foi}

Madame la ministre, chère Agnès, 

Monsieur le député, cher Jimmy, 

Madame la vice-présidente du conseil départemental du Morbihan,

Madame la présidente de la communauté de communes de Belle-Île,

Monsieur le maire du Palais,

Mesdames et messieurs les personnels du service de santé,

Mesdames, messieurs,

J’en ai pris l’engagement dès le début de ma présidence : pas question de me laisser enfermer dans le confort du Palais-Bourbon, je veux aller à la rencontre des citoyens, à travers l’ensemble du territoire – y compris les îles !

Je suis allée à Valmy, je suis allée en Guyane, jusqu’à Saint-Laurent du Maroni. Me voici aujourd’hui à Belle-Île, qui constitue en quelque sorte un trait d’union entre l’Hexagone et nos départements français d’Amérique : point le plus méridional de cette Bretagne si chère à mon cœur, base avancée de la France dans l’Atlantique, Belle-Île a servi de point de départ à nombre d’expéditions vers le Nouveau Monde, avant d’accueillir ces malheureux réfugiés acadiens qui comptent parmi les ancêtres des Bellilois actuels.

Bernardin de Saint-Pierre l’a dit très justement, « les îles sont de petits continents en abrégé ». 

C’est vrai au plan historique, comme nous le rappelle ce condensé d’histoire de France qu’est l’hôpital de Belle-Île, fondé au dix-septième siècle par Nicolas Fouquet, devenu hôpital militaire sous Louis XIV et complètement rénové et reconfiguré aujourd’hui.

C’est vrai de manière plus générale, au plan sanitaire et social par exemple : dans toute la France, les élus se mobilisent pour maintenir une offre de soins adaptée aux besoins de la population et je suis heureuse de constater que leurs efforts peuvent être récompensés, dans le cadre du plan « Ma santé 2022 » en particulier.

Car Belle-Île-en-Mer n’est pas seulement cette destination de rêve qu’évoque une chanson célèbre… Bien sûr, votre île est magnifique et Gustave Flaubert lui-même, qui ne s’émerveillait pas facilement, écrivit après l’avoir visitée : « Nous nous roulions l’esprit dans la profusion de ces splendeurs. »

Mais Flaubert, Sarah Bernhardt et tous ceux qui les suivirent à la découverte de ce territoire singulier ne peuvent faire oublier les besoins d’une population insulaire de presque six mille habitants – population largement démultipliée pendant l’été, avec l’afflux touristique et la traumatologie spécifique aux activités de loisir…

Il fallait donc rénover, agrandir et plus que cela, complètement restructurer le vieil hôpital Saint-Louis, pour construire un véritable centre hospitalier de proximité, moderne et fonctionnel. C’est le cas et je m’en réjouis, d’autant que le chantier, lancé sous l’impulsion de Jean-Yves Le Drian, a respecté scrupuleusement le calendrier prévisionnel, depuis la pose de la première pierre par le Président Hollande, en 2017, jusqu’à la mise en service en juin 2019.

Finalement, c’est juste la cérémonie d’inauguration qui vient un peu tardivement… Le Covid est passé par là et je suis heureuse, aujourd’hui, de fermer enfin cette parenthèse pour inaugurer officiellement, aux côtés de Madame la Ministre Agnès Firmin Le Bodo, cet hôpital exemplaire.

Exemplaire comme geste architectural, d’abord : je salue à cet égard le travail de Victor Castro, qui a su rester à l’écoute des soignants, pour bâtir un ensemble adapté à leur métier tout en s’intégrant parfaitement au paysage.

Exemplaire au plan ergonomique ensuite, avec ses différents services proposant une grande polyvalence de soins, des urgences aux consultations périnatales en passant par la radiologie. Votre centre hospitalier comporte aujourd’hui de nombreuses chambres particulières, très bien équipées, ainsi qu’une « place du village » propice aux animations et au maintien d’une vie sociale active : c’est une vraie réussite.

Exemplaire, cet hôpital l’est aussi dans sa conception, puisqu’il englobe également un foyer d’accueil médicalisé pour personnes handicapées, ainsi qu’un EHPAD. 

Nos aînés ont besoin d’être aidés, oui, mais d’être aidés humainement, dans le respect de leur personnalité et de leurs goûts. Pour des insulaires, après des décennies passées sur la terre de Belle-Île, le grand âge ne doit pas s’aggraver d’un exil forcé, loin de l’horizon familier et des proches : les personnes âgées dépendantes de Belle-Île qui le souhaiteront pourront rester à Belle-Île, et continueront d’en respirer l’air marin, auprès de leur famille.

Exemplaire, enfin, dans sa gestion, l’hôpital de Belle-Île s’intègre dans le système de soins morbihannais, avec en cas de besoin une salle de téléconsultation.

Cet hôpital quatre fois exemplaire, je suis donc fière et heureuse de l’inaugurer et je remercie les élus locaux qui m’ont invitée et Jimmy Pahun qui m’a embarquée jusqu’ici : cette cérémonie, pour moi, n’est pas simplement locale, mais revêt en réalité une importance nationale. 

Non, tout ne va pas mal en France ! 

Oui, notre pays est capable de faire vivre un service public de qualité dans l’un des points les plus isolés de son territoire. 

Oui, la médecine française reste à la pointe du progrès et son organisation permet de combiner médecine libérale et médecine hospitalière, dans l’intérêt de tous.

La santé, c’est le service public par excellence, celui par lequel une société montre son humanité. L’accès aux soins, partout et par tous, est une exigence démocratique à laquelle je suis particulièrement attachée. C’est précisément à cette exigence que répond votre centre hospitalier. 

Je salue donc le travail des élus, des soignants et de l’architecte, je salue l’engagement du conseil départemental du Morbihan, de la Caisse nationale de Solidarité pour l’Autonomie (CNSA), comme les apports décisifs l’Agence régionale de santé et du Gouvernement.

Ensemble, tous les acteurs ont su faire entendre la voix de Belle-Île-en-mer et, grâce à leur action, tous les Bellilois ainsi que leurs hôtes de passage disposent maintenant d’une infrastructure de soins digne du vingt-et-unième siècle. 

Je déclare donc le Centre hospitalier de Belle-Île-en-Mer inauguré officiellement ; et, au nom de la Représentation nationale, je salue cette belle réalisation de la République.

Je vous remercie.